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Editorial.
La
France n'a pas à choisir entre Trump et une Union européenne
allemande.
Jean-Paul
Baquiast, Christophe Jacquemin 29/05/2017
Tous
les intérêts atlantistes ont déploré
l'attitude de Trump au sommet de l'Otan puis au G7. La France
aurait pourtant mieux à faire.
Manifestement,
le président américain s'en est tenu aux choix
stratégiques qui avaient fait son succès électoral:
refuser de financer via l'Otan une lutte permanente avec la
Russie qui n'est plus pour lui une priorité
refuser le libre échange qui signera la mort de l'industrie
américaine face à l'Allemagne et à la
Chine refuser de s'engager dans le Protocole de Paris
contre le réchauffement climatique qui ruinera les
industries pétrolières et minières qui
ont fait la richesse de l'Amérique
En cela,
il défend les intérêts de l'Amérique.
Les membres d'une Union européenne désormais
dominée par l'Allemagne peuvent-ils le lui reprocher
? Si les gouvernements européens, et en tout premier
lieu la France, suivent les injonctions de la chancelière
Merkel, réaffirmées après ces deux sommets,
ils se passeront désormais de l'Amérique au
sein de l'Union. Mais pour quoi faire? Continuer à
se battre seuls contre la Russie alors que les intérêts
de l'Europe sont plutôt de se rapprocher de cette dernière?
Généraliser le libre-échange à
travers une recrudescence d'accords internationaux en ce sens,
alors que seule l'industrie allemande profite du libre échange,
au contraire des autres producteurs européens qui auraient
besoin de protection? Faire seuls les frais de la lutte contre
le réchauffement climatique alors que l'Allemagne continue
sans vergogne à exploiter le gaz et le charbon, tout
en se donnant le luxe de refuser le nucléaire, seul
moyen pour le moment de lutter contre les gaz à effet
de serre?
Que certains
Etats nord-européens sous l'emprise de l'Allemagne
acceptent à travers l'Union européenne de se
voir imposer les intérêts allemandes défendus
par Angela Merkel, qu'ils le fassent. Mais la France n'a aucune
raison de les suivre. Elle aura tout à gagner de la
reprise de relations normales avec la Russie, comme espérons-le
Vladimir Poutine et Emmanuel Macron le rappelleront suite
à leur rencontre du 29 mai à Versailles. Elle
aura besoin pour développer ses atouts industriels
et plus largement économiques d'un protectionnisme
raisonné, spécifique à tel produit ou
aux relations avec tel Etat. Elle aura enfin besoin de lutter
contre le réchauffement climatique à
supposer que cela soit possible - là encore d'une façon
raisonnée, en n'abandonnant pas le nucléaire
qui a fait sa force, ce qui n'est en rien incompatible avec
le développement d'énergies vertes, si on ne
laisse pas à l'Allemagne le quasi monopole qu'elle
voudrait se donner en ce dernier domaine.
Au cas
où l'actuel gouvernement français voulait reprendre
à son compte la politique du Général
de Gaulle, comme il l'affirme, il refuserait de se laisser
dicter ses intérêts, tant par Trump que par une
Union européenne allemande. Il s'efforcerait au contraire
d'investir au plan de la recherche scientifique et des technologies
industrielles pour valoriser les atouts exceptionnels qui
sont les siens, et que n'ont pas les autres Etats.
Ni Trump,
ni Merkel. La France, aurait dit De Gaulle.